Publié par CEMO Centre - Paris
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Dr Abdelrahim Ali
Dr Abdelrahim Ali

Le rapport de Moody's octroyant récemment à l'Égypte la notation financière B2 avec une vision stable de l'avenir, Abdelrahim Ali donne ici les raisons de tel succès

samedi 10/octobre/2020 - 01:40
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"l’Egypte, la part de la performance et les raisons de la critique"

 

 

L’Egypte a dû affronter au cours de son histoire nombre de défis qui ont contribué à entraver le cours de son développement . Elle les a souvent relevé pour s’adapter aux changements régionaux et internationaux . Exploitant sa position géographique au carfour des trois continents avec son Canal de Suez , l'Egypte a su profiter de ces atouts dans son processus de développement. Depuis 2011,  de nombreux problèmes économiques se sont accumulés . Une nouvelle vision économique est adoptée à partir de 2013 et ce dans le but de  résoudre des  problèmes économiques et démographique avec des programmes de réforme radicalement différents de ceux qui les avaient précédés . Ces programmes sont centrés sur le traitement de la racine des problèmes et la menace de pénurie hydraulique .

En effet, avec l'impulsion du président al-Sissi, l’Egypte a réussi  à transformer des dépenses essentiellement liées à la consommation en dépenses productives, au profit du développement de l’ensemble de l’infrastructure de l’Etat (routes, ponts, mise en valeur de centaines de milliers de hectares, fourniture de logements sociauxaux  aux personnes aux revenus moyens, construction d’une nouvelle capitale administrative, développement des usines et des zones informelles…), de la poursuite de l’inauguration des projets productifs géants dans les divers gouvernorats, et des programmes de passage au gouvernement électronique, ce qui montre l’existence d’un plan scientifique pour bâtir un Etat moderne pour affronter les défis internes et externes.

Ainsi, le pays a appliqué un programme de réforme économique à partir de 2017 visant à réaliser la justice sociale et à soutenir les classes les plus défavorisées. Et les rapports du FMI ont indiqué une amélioration notable de la situation économique de l’Egypte depuis le début du programme de réforme, qui a permis de libérer le taux de change, d’augmenter le taux de croissance, de réduire le déficit extérieur et d’accroître les réserves monétaires, tout en diminuant le taux de chômage jusqu’à 8,3%, ainsi que l’inflation qui devrait atteindre son niveau le plus bas à la fin de l’année fiscale 2020/2021, en comparaison de ses taux en 2011, tout en consultant les institutions internationales concernées.

Néanmoins, des difficultés de vie sont apparues à court terme résultant des décisions de l’Etat de supprimer les subventions.  Cela n’a pas affecté la stabilité interne du pays, du fait de la confiance du peuple égyptien dans la politique du gouvernement, conscient qu’il est du fait que ces décisions sont un élément essentiel du processus de réforme économique conseillé par la Banque Mondiale, et qui est mis en œuvre en collaboration avec le FMI. Ainsi, à titre d’exemple, malgré l’augmentation des prix des transports en Egypte, ils restent parmi les plus bas au monde (0,5 dollar pour le ticket de métro, par exemple), malgré les coûts de gestion élevés.

Il ne fait pas de doute que la propagation du coronavirus a impacté les économies du monde, mais malgré les pressions sur les ressources de l’Etat affectées aux projets nationaux, les institutions économiques internationales se sont mises d’accord sur le succès de l’Egypte – parmi un petit nombre de pays du monde – à réaliser un niveau de croissance positif lors de la crise, tandis que le défi que devait affronter le gouvernement était de savoir comment trouver un équilibre entre le processus de développement et les défis résultant de cette crise. Le gouvernement a ainsi affecté d’importants fonds du budget général au développement des secteurs de la santé et de l’enseignement, à côté d’aides financières pour aider les journaliers et les familles les plus touchées par le virus, et un rapport de Moody’s publié en septembre 2020 a octroyé à l’Egypte la notation financière B2, avec une vision stable de l’avenir, indiquant que l’augmentation de la notation était liée à la capacité de l’Etat de rembourser les dettes.

Et la diminution des besoins financiers globaux, et la préservation de niveaux élevés de réserves en devises. Et la Banque Goldman Sachs a confirmé la capacité de l’économie égyptienne à supporter les répercussions économiques du coronavirus, comme prouvé par le retour d’environ 50% des investissements étrangers indirects (environ 10 milliards de dollars), qui ont quitté le pays au début de la crise du coronavirus, montrant des prévisions positives jusqu’à la fin de l’année en cours concernant les taux d’inflation, la force de la livre, et la réalisation de certains flux touristiques, malgré la crise du coronavirus. C’est ainsi que la compagnie Wizz Air, troisième compagnie low-cost la plus importante en Europe a annoncé la reprise de 3 vols hebdomadaires entre Milan et Alexandrie.Egalement, la compagnie hollandaise KLM a repris ses vols vers Le Caire après une interruption de trois ans, et les vols ont repris entre la Russie et le Kazakhstan, d’une part, et l’Egypte d’autre part, suite à l’application par le gouvernement des mesures préventives convenues pour accueillir les touristes.

Le gouvernement égyptien s’est attaché durant les dernières années à pallier les manques dans les indicateurs économiques, et à résoudre les problèmes sociaux qui en résultent, et a réussi à réaliser une baisse de l’inflation annuelle globale qui a chuté à 3,4% en août 2020, contre 4,6% en juillet 2020, et 6,7% le même mois de l’année précédente, parallèlement à la baisse continue des prix des denrées.

Le gouvernement tente aussi pour la première fois dans l’histoire de l’Egypte de fournir un enregistrement numérique précis des biens fonciers et des terres agricoles, ce qui aidera à résoudre le problème de la diminution des surfaces cultivées, et la crise des infrastructures qui a résulté de l’exploitation des événements de la révolution de 2011, avec une extension anarchique des constructions sur les terres agricoles.

D’autre part, l’Etat égyptien a annoncé son objectif d’augmenter prochainement les investissements du gouvernement pour l’année financière 2020/2021 d’environ 55% par rapport à l’année précédente, pour atteindre 280 milliards de livres (225 milliards de livres financés à partir du budget général de l’Etat), tout en affectant 105 milliards à des projets d’eau potable et de drainage sanitaire.

Peut-être l’un des succès les plus évidents est-il la création d’un Forum du gaz de la Méditerranée orientale en tant qu’entité régionale du gaz naturel comprenant les pays voisins, avant qu’il ne devienne une entité internationale permettant de réaliser les ambitions des peuples et des pays.

C’est ainsi qu’est apparue l’importance de l’investissement dans les projets géants publics d’infrastructures en particulier ceux liés au secteur de la construction, qui ont constitué le moteur de la croissance de l’économie égyptienne lors de la crise du coronavirus, en contribuant de façon essentielle à réaliser un niveau de croissance de 3,5% en 2019/2020, et à la baisse du chômage accompagnant la chute des investissements du secteur privé résultant de la crise. C’est ainsi que le chômage a augmenté légèrement au second trimestre de 2020 (9,6% contre 7,7% durant le premier trimestre de la même année, avec une augmentation de 2,1% par rapport à la même période de l’année précédente). D’autre part, les dépenses affectées à ces projets ont contribué à fournir des liquidités à l’intérieur des marchés pour stimuler les activités économiques diverses.

Sur le plan social, notons aussi la focalisation du président al-Sissi depuis sa réélection en 2018 sur l’investissement en faveur du citoyen égyptien, ce qui s’est traduit concrètement par l’investissement des ressources de l’Etat au profit des secteurs de la santé et de l’enseignement, le programme électoral du président durant la période actuelle s’étant concentré sur ces deux secteurs. Outre l’investissement des capacités de l’organisme d’ingénierie des forces armées pour réaliser les projets nationaux, étant donné le fait qu’elles possèdent l’expertise nécessaire, et en particulier la précision des délais et la faiblesse des coûts, en coopération avec le secteur privé, et de façon à augmenter les opportunités d’emplois et dequalifications pour les jeunes Egyptiens.

Il n’est pas possible d’ignorer les attaques de certains pays et courants hostiles à l’Etat égyptien à propos du rôle de l’institution militaire dans la vie civile, ce qui n’est pas correct, car tout le monde sait que le recours à cette institution avait pour cause le fait que c’est une institution nationale  disciplinée et dynamique et qui ne souffre surtout pas de la tare de la bureaucratie. 

Il faut noter à ce propos le succès de nombreux pays à investir les capacités de leurs institutions militaires pour relancer l’économie, la meilleure preuve étant le modèle chinois, outre le fait pour les institutions de travailler comme des sociétés privées régies par les lois et règles du marché.

Et pour finir, l’histoire ancienne et moderne de l’Egypte a prouvé que la force de l’Etat égyptien (économique, militaire et sociale) a toujours été visée pour tenter de faire échouer les efforts visant à restaurer l’influence de l’Etat égyptien sur les scènes régionale et internationale. Or, l’on constate actuellement certaine critique hostile à l’Egypte, qui s’est habituée depuis 2011 aux campagnes médiatiques que ce soit dans des médias étrangers, ou sur les médias sociaux qui sont devenus un outil d’influence de l’opinion publique, et dont les orientations politiques servent une partie au détriment de l’autre, pour donner une image négative de l’Egypte au citoyen égyptien et à la communauté internationale, empêchant ainsi le gouvernement égyptien de corriger les allégations falsifiant les réalités du pays.

Et malgré les défis et difficultés, et les tentatives de sabotage et d’incitations de la part de certains gouvernements et organisations terroristes pour tenter d’entraver les efforts de l’Etat égyptien .

Il reste encore beaucoup à faire . Le chemin de mille kilomètres commence par un pas .

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